Midi. Au même instant, la basilique Saint-Pierre de Rome et Notre-Dame de Paris, la cathédrale Saint-Étienne de Vienne et celle de Budapest, la cathédrale de Cologne et la Sagrada Familia de Barcelone, la basilique Notre-Dame de Strasbourg et la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg font entendre leur voix pour sonner l’Angélus.
L’unité de l’Europe s’identifie historiquement à la Chrétienté. Tant que ces basiliques et ces cathédrales seront debout, tant que nos élites ne les auront pas transformées en centres commerciaux, ou les islamistes en mosquées, tant que leurs cloches sonneront, l’Europe sera.
Tant que l’Angélus sera sonné – et qu’il y aura des hommes pour le réciter –, l’Europe demeurera.
L’Angélus, c’est cette prière qu’en 1090 le pape Urbain II ordonna de réciter matin, midi et soir dans toutes les églises du monde chrétien, afin de soutenir l’armée chrétienne en campagne pour recouvrer la Terre Sainte.
Jadis, au Moyen Âge, dans ce magnifique ordre européen qu’on appelle la Chrétienté, chaque nation avait sa vocation propre, et cependant les nations étaient unies dans une civilisation commune. Certes, nous ne reviendrons pas en arrière. Mais c’est cet ordre qui doit nous inspirer pour relever l’Europe.
Jadis, les hommes des quatre coins de l’Europe se savaient unis par une même foi ; et c’est ce qui permit les Croisades. Certes, il est peu probable que les Européens retrouvent demain la foi de manière massive. En revanche, il est possible, et vivement souhaitable, que les Européens se réapproprient leur héritage religieux.
Ils ne pourront affronter les défis du moment, notamment la montée de l’islam, ils ne pourront former un bloc puissant face aux empires américain, russe, turc et chinois, qu’en s’unissant. Mais ils ne pourront s’unir qu’à condition de reprendre conscience de ce qui les unit. Qu’à condition de renouer avec leur identité.
Des « valeurs universelles », telles que les « droits de l’homme » ou la « dignité humaine » ne peuvent, par définition, constituer une identité.
C’est donc leur histoire que les Européens doivent se réapproprier, afin qu’elle ne s’arrête pas. C’est leur histoire qu’ils doivent définitivement épouser s’ils veulent qu’elle soit féconde. Les pages de demain ne pourront être écrites que si les pages d’hier sont entièrement assumées.
L’Europe de demain sera cette Europe qui, de nouveau, reconnaîtra, affirmera et défendra ses racines chrétiennes.
L’Europe de demain sera cette Europe qui, non seulement n’empêchera pas les cloches de ses églises de sonner, mais les fera sonner avec une ardeur renouvelée.
L’Europe de demain sera cette Europe qui, guérie de ses maux, armée de la vigueur des convalescents, consolidée par la lutte, portée par l’aurore, affrontera son avenir en regardant fièrement vers le Ciel.
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